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Entretien avec l'ancienne directrice du CRE, Yasmine Gouédard

1 - Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers le CRE, et qu'est-ce qui vous a motivé à assumer le rôle de Directeur du Secrétariat Permanent ?

Être la première candidate au poste de Directeur du Secrétariat permanent du Collège du Renseignement en Europe (CRE) a été, pour moi, un grand honneur et une expérience inoubliable.

J’ai accepté cette candidature avec beaucoup d’humilité, mais avec surtout beaucoup d’enthousiasme.

Inscrit dans la droite ligne du discours de la Sorbonne de 2017, que je continue à considérer comme l’un des plus importants discours de ces dernières années sur l’Europe, le projet de Collège du Renseignement en Europe, qui réunit aujourd’hui près d’une trentaine de pays, est non seulement un défi, mais aussi une très grande ambition. Avec le recul, lorsqu’il m’arrive de penser à mes 2 années à la tête du Secrétariat permanent du Collège du Renseignement en Europe, je suis fière d’avoir participé à cette aventure et d’avoir accompagné le Collège dans ses premiers pas.

2 - Avec du recul, quels considérez-vous comme les plus grandes réalisations du CRE durant votre mandat en tant que Directeur ? Y a-t-il des initiatives ou des développements spécifiques que vous avez trouvés particulièrement marquants ?

En tout premier lieu, je souhaite rendre hommage à ceux qui ont été nos précurseurs dans le lancement du projet. A la suite du discours de la Sorbonne, il a fallu donner vie à un projet inédit et sans précédent. Cette équipe de précurseurs a su relever le défi, avec beaucoup de courage et d’investissement. Nous ne devons pas oublier ce que nous leur devons.

Pour ma part, j’ai pris mes fonctions alors que nous étions encore très fragilisés par la pandémie Covid. Le vrai défi a été de consolider le projet dans un contexte qui ne permettait ni les voyages ni une véritable mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés.

Grâce à la petite équipe réunie à mes côtés, dont je souhaite saluer le travail et l’extraordinaire résilience, nous avons été au-devant de chacun de nos interlocuteurs (en utilisant tous les moyens à notre disposition, mails, appels téléphoniques, vidéo conférences), afin d’expliquer le projet, ses enjeux, les différentes étapes-clé, mais aussi notre stratégie.

L’initiation de ce dialogue, bâti sur la confiance et l’empathie, nous a permis, dès la levée des derniers obstacles liés au Covid, de lancer rapidement séminaires, conférences, et publications.

Pendant la durée de mon mandat, nous avons construit le site internet. Nous avons organisé, à Paris, le premier comité de pilotage du Collège. Nous avons pris une part active au Forum « Fabrique Défense » et pu ainsi présenter, à de très nombreux jeunes, le rôle du collège dans la construction d’une culture stratégique autonome en Europe. Nous avons enfin, à l’occasion de cet événement, organisé une table ronde, en présence de hauts responsables des services de renseignement et du Coordinateur à l’occasion de cet événement national du renseignement et de la lutte antiterroriste, M. Laurent Nunez.

Je n’oublie pas mon dialogue initié avec l’IFRI pour le lancement d’un cycle de conférences autour du renseignement et je suis fière de voir ce projet désormais concrétisé, tout comme je suis fière de voir la collaboration aujourd’hui active entre des structures universitaires et le Collège. Je sais l’important travail conduit pour parvenir à cet objectif et le Secrétariat permanent ne peut qu’être reconnaissant vis-à-vis de tous ceux qui se sont investis sur ce dossier sensible.

3 – Coordonner 31 pays et leurs services de renseignement respectifs au sein d'une institution nouvellement créée n'est pas une mince affaire. De votre point de vue, quel a été l'aspect le plus difficile de cette coordination et qu'est-ce qui vous a le plus impressionné ?

Oui, coordonner les services de renseignement de plus d’une trentaine de pays n’est pas une mince affaire. Je pense toutefois qu’il est plus facile de coordonner des services de renseignement que d’autres services de l’État, car quelles que soient nos différences « idéologiques », nous parlons, malgré tout, la même langue et faisons face, aujourd’hui, aux mêmes défis et mêmes menaces.

Il a fallu bien sûr convaincre ceux qui avaient quelque interrogation sur le bien-fondé du Collège, mais ce qui l’a emporté, c’est une prise de conscience collective du rôle que les services de renseignement, par-delà leurs missions opérationnelles, ont à jouer dans la construction de notre Europe politique et d’une vision stratégique commune.

Au travers des nombreux échanges que j’ai eus pendant mon mandat à la tête du Secrétariat permanent, ce qui m’a sans nul doute le plus impressionnée, c’est la qualité des hommes et des femmes qu’il m’a été donné de rencontrer. J’ai découvert des cultures que je ne connaissais pas, celles notamment des pays de l’Europe du Nord, dont je veux saluer ici la justesse des analyses. J’ai vu l’engagement et l’investissement de très hauts responsables, de la Croatie qui occupait la présidence du Collège à mon arrivée et m’a apportée un soutien indéfectible, de l’Italie qui a repris la présidence un peu avant mon départ avec un sérieux que je veux saluer ici, de la Roumanie et de l’Espagne investies d’une manière incroyable en particulier sur le dossier universitaire. Je n’oublie pas l’Allemagne dont le rôle dans la phase initiale du projet a été déterminant.

Je veux ici adresser mes plus sincères remerciements à tous ceux qui m’ont apporté leur soutien et qui, par leur engagement, leur humilité mais aussi la force de leurs convictions, ont donné du sens à mes combats.

4 – Quels conseils donneriez-vous pour continuer à développer et renforcer la culture du renseignement européen ?

Nous devons investir dans la jeunesse et tout ce qui peut être fait pour créer des synergies entre cadres de même génération ne peut qu’être bénéfique pour renforcer une culture commune du renseignement. Les programmes de formation qui se développent aujourd’hui au sein du Collège sont une chance et un gage de succès pour notre projet.

Nous devons aussi inventer, inventer des sujets de synergie, inventer de nouveaux modes opératoires au sein du Collège, inventer de nouveaux outils pour renforcer notre cohésion. Comme l’écrit le philologue et philosophe Heinz Wismann, « l’Europe n’appartient qu’à ceux qui osent la réinventer » et le monde du renseignement est au premier chef concerné.

Les actions conduites par le Collège sont encourageantes et porteuses d’avenir. Je ne puis que féliciter mon successeur et l’équipe aux commandes du Secrétariat permanent pour tout le chemin parcouru au cours de ces bientôt 3 dernières années.

5 – Quelle est votre vision pour l'avenir du CRE et qu'espérez-vous qu'il accomplisse dans les années à venir ?

Les bouleversements auxquels notre monde est aujourd’hui confronté impactent en profondeur les services de renseignement.  Le Collège du Renseignement en Europe doit être un outil pour accompagner ces évolutions et les ruptures dont nous sommes témoins.

Il doit s’imposer comme point de passage obligé dans le parcours des cadres du renseignement en Europe et devenir, à terme, une véritable école d’État-Major du renseignement européen (je dis bien renseignement européen). Mais notre ambition doit aller au-delà. Le Collège du renseignement peut aussi jouer un rôle d’éclaireur. Face à une actualité qui conduit à négliger les thématiques du futur, le Collège doit sortir des sentiers battus, anticiper et imaginer l’inimaginable. Nos différents angles de vision, nos différentes cultures, les différentes histoires qui nous ont façonnés sont un fantastique atout pour penser ensemble l’avenir et nous réinventer face au monde extérieur. Face à ce grand défi, les services de renseignement européens sont plus que jamais des acteurs à part entière et, à ce titre, le Collège du Renseignement en Europe mérite toute l’attention que nous lui portons.

Un double anniversaire mémorable !

Le projet Semaine du Renseignement, conçu par Margarita Šešelgytė, Directrice de l’Institut des Relations Internationales et des Sciences Politiques (IIRPS) de Vilnius, célèbre sa 5ᵉ année d’existence ! Cinq années de succès et d’améliorations continues ! Cette remarquable initiative de sensibilisation permet aux étudiants en licence (BA) de mieux comprendre le fonctionnement du renseignement, son rôle pour sécuriser et protéger leur nation ainsi que notre culture démocratique européenne. De plus, elle leur offre l’opportunité d’apprendre comment rédiger et présenter un rapport de renseignement ou un briefing destiné à des décideurs.
Cet exercice leur permet de saisir la différence entre un article de presse et un rapport d’analyse « renseignement »que, avec tous les défis, les exigences d’expertise et de savoir-faire qui y sont associés. Même s’ils ne rejoignent pas un service de renseignement ou de sécurité, cette expérience leur sera utile, ne serait-ce qu’en tant que citoyens éclairés, ou pour certains, en tant que futurs clieznts, c’est-à-dire en tant que consommateurs de renseignement.

 Le Collège du Renseignement en Europe (CRE) est associé au projet presque depuis ses débuts, le CRE ayant notamment invité Margarita Šešelgytė à l’événement La Fabrique Défense en janvier 2022. Il est fier de participer à cette initiative et de la soutenir.   Le Secrétariat Permanent du CRE (SP CRE) fait partie, en compagnie du Vice-Ministre des Affaires Étrangères Jonas Survila, de l’Ambassadeur des Pays-Bas de et membres du Service de Sécurité et de Renseignement lituanien (VSD), du jury de sélection.  

À l’occasion du 5ᵉ anniversaire de la fondation du Collège du Renseignement en 2024, SP CRE a le plaisir d’offrir au meilleur groupe d’étudiants le Premier Prix : une invitation à Paris pour participer au Forum Paris Défense Sécurité 2025 (PDSF 2025), qui se tiendra début mars 2025 et sera organisé par l’ACADEM (Académie de défense de l'École militaire) française.   Une initiative remarquable de sensibilisation qui contribue à bâtir une culture européenne du renseignement plus solide, et qui gagnerait, dans l’idéal, à être reproduite dans d’autres pays !  

Evénement de Sensibilisation du Collège du Renseignement en Europe (CRE): Les Services de Renseignement et l’Union Européenne

Renforcement de la Coopération Européenne en Matière de Sécurité et de Renseignement

Le 24 octobre 2024, le Centro Nacional de Inteligencia (CNI) et le Collège du Renseignement en Europe (ICE) ont organisé un événement de sensibilisation à l’École Royale Militaire de Bruxelles, réunissant des responsables clés de l’UE, des Points de Contact Nationaux (POC) des États membres de l’ICE, des représentants des services de renseignement et des experts influents de groupes de réflexion. Cet événement a offert une plateforme permettant aux hauts responsables et dirigeants du renseignement de discuter du rôle évolutif du renseignement dans l’Union Européenne, en mettant l’accent sur sa valeur stratégique dans la prise de décision ainsi que sur les cadres de collaboration au sein de l’UE.

La journée a débuté par des discours de bienvenue de M. Arturo Relanzón, Secrétaire Général du CNI, et de M. François Fischer, Directeur du Secrétariat Permanent de l’ICE. Tous deux ont souligné la pertinence et l’actualité de cette conférence, la première tenue à Bruxelles sur les services de renseignement et les institutions européennes, alors que l’avenir de la SIAC (1), avec une vision axée sur le "Renforcement de la SIAC", ainsi que le rapport Niinistö devaient être débattus (2).

La conférence elle-même s’est organisée principalement autour de trois tables rondes de haut niveau, modérées par l’ancien ASG Renseignement de l’OTAN Freytag von Loringhoven, le Directeur de l’ICE.PS et le Secrétaire Général du CNI, suivies d’une intervention stratégique du Secrétaire Général du SEAE.

La première table ronde du matin a examiné l’évolution fonctionnelle du renseignement de l’UE, depuis SITCEN jusqu’à INTCEN et la Capacité d’Analyse Unique de Renseignement (SIAC), avant de se concentrer sur les besoins de l’UE et les moyens d’assurer une redistribution rapide du renseignement vers toutes les institutions pertinentes de l’UE, et non uniquement vers le SEAE ou le COPS. Les deux directeurs de la SIAC, M. Daniel Markic et le Général Baev, ont également insisté, à un moment où le partenariat avec les pays partageant les mêmes valeurs se renforce, que ce soit au sein de l’OTAN ou dans des formats bilatéraux, sur la nécessité de maintenir la SIAC comme point d’entrée unique pour le renseignement stratégique.

La deuxième table ronde a permis à trois principaux utilisateurs du renseignement au sein de l’UE – M. Bartjan Wegter, Coordinateur CT de l’UE, M. Ilkka Salmi, DDG de la Commission en charge de la Sécurité, et M. Francisco Fontan, Chef de Cabinet du HRVP – d’exprimer leurs besoins et observations.

Dans ces deux tables rondes, l’importance du renseignement pour les décideurs de l’UE a été mise en avant. Les panélistes ont partagé leurs perspectives sur le renforcement de la confiance entre les États membres et entre ceux-ci et les institutions. Les discussions sur la nécessité de s’adapter au rythme des politiques, pour assurer la pertinence et la rapidité des informations, ont mené à de nouvelles idées, notamment sur l’intérêt d’informer directement les hauts décideurs de l’UE, comme la SIAC a commencé à le faire.

La session de l’après-midi a permis aux Directeurs Généraux de Lituanie ainsi qu’aux adjoints des DGs de Belgique et de France de souligner la complémentarité des services de renseignement internes, externes et militaires, un point fort du concept de la SIAC.

M. Stefano Sannino, Secrétaire Général du SEAE, a ensuite prononcé le dernier discours de cette conférence très dense, offrant une perspective prospective sur la sécurité de l’UE, insistant sur la nécessité de s’adapter au nouvel "écosystème" de l’UE, c’est-à-dire le nouveau paradigme européen de la sécurité en termes de défense militaire et de sécurité, de sécurité économique et sur le besoin d’une approche "sociétale globale" pour faire face à toutes les menaces. Entre autres, il a remercié les services des États membres pour leurs contributions, via les évaluations de la menace de l’UE, au Boussole Stratégique.

Cet événement de sensibilisation de l’ICE, très opportun, a souligné l’engagement de l’UE à promouvoir une communauté de renseignement plus unie par la confiance et la collaboration. L’importance pour les services de renseignement et de sécurité d’être davantage entendus à Bruxelles a également été soulignée par divers acteurs de l’UE.

En prélude notable, le 23 octobre, l’ICE et la SIAC ont signé une lettre d’intention visant à renforcer leur coopération, réaffirmant ainsi leur engagement envers une formation commune et un soutien opérationnel partagé, et soulignant l’unité de la communauté du renseignement à Bruxelles.

L’ICE.PS remercie ici la Présidence espagnole ainsi que nos amis belges pour toute leur mobilisation visant à assurer le plein succès de cette première conférence à Bruxelles sur ce sujet ; une conférence qui s’appuie sur l’expérience acquise lors de la première conférence de l’École Royale Militaire organisée par la VSSE les 31 mai et 1er juin 2023, ainsi que lors de la conférence organisée à Madrid les 19-20 septembre 2023 avec le plein soutien de la Fondation Ortega y Gasset.

(1) La Capacité d’Analyse Unique de Renseignement civ/mil, regroupant les forces de l’INTCEN civil de l’UE et de l’EUMS.INT militaire

(2) Malgré quelques premières fuites dans la presse les jours précédant la conférence, le rapport rédigé par l'ancien président finlandais a été publié cinq jours après la conférence.

Veuillez trouver ici les remarques de clôture de M. Arturo Relanzón, Secrétaire Général du CNI.

CRE et SIAC : Coopération future

Le 23 octobre, à l'École Royale Militaire (ERM) à Bruxelles, le Collège de Renseignement en Europe (CRE) et les directeurs de la Single Intelligence Analysis Capacity (SIAC), le Général Baev de l'EUMS.INT et le Directeur D. Markic, ont signé une lettre d'intention de coopération.

Cet accord fait suite à une série de sessions de formation offertes par le Collège de Renseignement (CRE) au SIAC, y compris un cours collaboratif spécialement conçu pour les analystes du SIAC. Il témoigne d'une nouvelle fois de l'unité au sein de notre communauté du renseignement et de la sécurité, soulignant notre engagement à renforcer le SIAC.

La cérémonie de signature était l'un des trois événements majeurs qui ont mis en lumière les avancées et la maturité du CRE alors que nous célébrons son cinquième anniversaire. Cet événement s'est déroulé parallèlement à la participation du CRE au Forum Défense & Sécurité de Paris 2024 et à notre Conférence du Réseau Académique à Salamanque.

Sur une note plus personnelle, le directeur du Secrétariat Permanent du CRE se souvient d'avoir été présent à Paris en mars 2019 en tant que Chef de Division de l'UE, agissant comme le député du Directeur et l'un des gestionnaires du SIAC lors du lancement du Collège de Renseignement par le Président français, en présence de hauts responsables et de leurs adjoints des différents services de renseignement européens. Qui aurait pu imaginer qu'après cinq ans, l'ancien Directeur adjoint de l'INTCEN signerait un tel accord avec les Directeurs du SIAC en tant que Directeur du Secrétariat Permanent ?

La signature a eu lieu en présence de nombreux représentants de haut rang du renseignement et de la sécurité, juste avant le lancement de la première Conférence de Bruxelles sur "Le renseignement européen et les institutions de l'Union européenne".

Nous tenons à exprimer notre gratitude à tous les 26 pays membres du CRE, à la Présidence espagnole du CRE, à la Norvège, notre prochaine Présidence, ainsi qu'à nos amis belges pour leur soutien inestimable à cet événement.

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre événement précédent à l'École Royale Militaire, cliquez ici.

ANIMV et CESD: Cours avancé pour experts sur les menaces hybrides à Bucarest

Semaine 43, l'Académie de Renseignement Roumaine « Mihai Viteazul » (ANIMV) et l'École Doctorale du Collège Européen de Sécurité et de Défense (CESD) ont organisé un cours avancé pour experts sur les Menaces hybrides à Bucarest de grande qualité et très dynamique.

Ce cours, ouvert aux étudiants de l'École Doctorale du CESD ainsi qu'aux praticiens du renseignement des États membres et des institutions de l'UE, était d'une qualité impressionnante !

Le Secrétariat Permanent du Collège du Renseignement en Europe (SP.CRE), partenaire associé du réseau CESD, déjà invité en juillet 2022 à la conférence annuelle de l'École Doctorale du CESD, a été plus que ravi de soutenir cette initiative reliant expertise académique et renseignement sur ce type de menaces complexes !

Après avoir présenté l'organisation du renseignement et de la sécurité de l'UE, notamment sur les Menaces hybrides et sur la Cellule de Fusion Hybride de l'UE (EU HFC, créée en 2016 au sein de l'UE INTCEN), le Directeur du SP.CRE a insisté sur l'impact de cette thématique hybride sur le dispositif de renseignement de l'UE d'une part et sur la coopération UE-OTAN d'autre part. Ensuite, de manière plus concise, il a expliqué le rôle possible du CRE dans la construction d'une meilleure culture stratégique européenne, une nécessité pour face aux menaces hybrides.

La grande qualité des participants a rendu ce cours avancé d'experts particulièrement dynamique et interactif !

Félicitations à l'ANIMV et à l'École Doctorale du CESD pour ce cours avancé destiné aux experts!

Conférence de Berlin des services de renseignement (allemands)

Déjà invité en mars de cette année à un symposium très intéressant et instructif sur le renseignement, coorganisé par la Chancellerie fédérale et le Ministère de l'Intérieur fédéral, le Collège du renseignement en Europe (CRE) a été convié à nouveau à Berlin, pour la Conférence sur le renseignement organisée par Behörden Spiegel les 17 et 18 octobre, intitulée « Die deutschen Dienste in der Zeitenwende ».

Cette conférence de haut niveau, qui s’est tenue dans la foulée des auditions au Parlement allemand des trois chefs des services de renseignement fédéraux allemands (BND, BFV et BAMAD), a permis de réfléchir aux conséquences du tournant historique (“Zeitenwende” (1) ) que nous vivons pour les services.

Le Secrétariat Permanent du Collège du Renseignement en Europe (SP.CRE) a été invité à participer à cette conférence et a contribué au débat aux côtés, entre autres, du Professeur Jan-Hendrik Dietrich, en abordant les adaptations nécessaires en matière de culture du renseignement, de sensibilisation à la sécurité et de formation dans ce domaine.

Les représentants du CRE ont eu le plaisir de retrouver certains amis, tant au sein de la communauté allemande qu’avec les panélistes de la table ronde sur le rôle du renseignement dans les processus décisionnels de l’UE et de l’OTAN!

Merci encore à l'un des organisateurs et modérateurs, Dr. Gerhard Conrad, conseiller actuel en renseignement et sécurité auprès de la MSC!

(1) En référence au discours prononcé par le Chancelier Olaf Scholz au Bundestag le 27 février 2022, reconnaissant le tournant historique marqué par l'invasion russe de l'Ukraine.

Pour lire sur le symposium précédent, cliquez ici.

CRE - SIAC Analytical Course

En octobre 2024, conformément à la Lettre d’Intention de coopération SIAC-CRE signée à l’École Royale Militaire, le réseau académique du Collège du Renseignement en Europe (CRE) a dispensé un cours analytique conjoint destiné aux analystes du SIAC.

Cette deuxième édition contribue à la culture commune civile-militaire des analystes de l’EUMS.INT et de l’EU INTCEN, réunis au sein de la Capacité Unique d’Analyse du Renseignement (SIAC).

L’Académie espagnole du renseignement du CNI, l’Académie roumaine du renseignement (ANIMV) du SRI, ainsi que le Centre d’Excellence multinational en OSINT de Zagreb, ont uni leurs forces pour offrir ce cours européen transversal.

Un bel exemple de ce que pourrait signifier, concrètement, une culture européenne du renseignement !

Conférence annuelle de l'IAFIE – Chapitre européen à Malte

Du 9 au 12 septembre, les universitaires de l'Association Internationale pour l'Éducation au Renseignement (IAFIE) – Chapitre européen ont tenu leur conférence annuelle à Malte, qui fait suite à la conférence de Copenhague (pour plus de détails, cliquez ici). Excellemment organisée par nos collègues de l'Université de Malte—un grand merci à M. Joe Cannataci et Mme Aitana Radu—cet événement a été très impressionnant, interactif et fructueux.

Le Collège du Renseignement en Europe (CRE) a participé activement à toutes les sessions et a également organisé, le 12 septembre, un événement spécial "CRE Spotlight" (voir photos) avec le Directeur et cinq membres académiques ou associés du Réseau académique du CRE.

Ce fut une excellente occasion de présenter le Collège, ses activités de sensibilisation et ses efforts de publication, et de favoriser les interactions avec les membres de l'IAFIE. Merci aux professeurs Irena Chiru, Cristina Ivan, Iztok Prezelj, Artur Gruszczak et Ruben Arcos, qui ont présenté les résultats de leurs recherches !

La plupart de leurs résultats seront bientôt accessibles dans des articles scientifiques qui seront publiés dans la prochaine édition spéciale sur la culture du renseignement européen du International Journal of Intelligence and CounterIntelligence (IJICI).

Le CRE est heureux d'annoncer que la prochaine conférence annuelle de l'IAFIE a été annoncée par l'un des membres les plus actifs de son réseau académique, le Dr Ruben Arcos de l'Université Rey Juan Carlos ; elle aura lieu à Madrid-Aranjuez. Ce sera probablement l'occasion de franchir une étape supplémentaire dans les échanges fructueux entre les universitaires de l'IAFIE et du CRE.


Lisez le discours du directeur lors de l'événement
Spotlight de l'IAFIE à Malte

CONFÉRENCE DU RÉSEAU ACADÉMIQUE SALAMANQUE (ESPAGNE)

Dans le cadre des activités prévues par la présidence espagnole du Collège du Renseignement en Europe (CRE) en 2024, le service espagnol CNI et son académie ont organisé la deuxième « Conférence du Réseau Académique » entre le 4 et le 5 juin 2024 à l'Université de Salamanque. Cet événement, organisé avec le soutien de l'Université de Salamanque, s'est déroulé au sein de l’historique Collège Archevêque Fonseca.

Il visait principalement à contribuer à la consolidation d'un réseau académique opérationel au sein du Collège du renseignement en Europe et à la présentation des projets de recherche menés dans le domaine du renseignement dans chaque pays membre, ainsi qu'à promouvoir la collaboration entre universités.

Le projet de recherche du professeur de l’Université de Cadix, Antonio Diaz, a été présenté dans le but de tester l’opinion des jeunes européens sur leurs services de renseignement et de sécurité. Il s'agit du premier projet de recherche mené collectivement par le CRE, avec la participation des universités faisant partie du réseau académique.

Six documents de recherche ont également été présentés par les représentants de la Norvège, de l'Allemagne, de la Suède, de la Slovénie, de la Roumanie et du Danemark, et trois groupes de travail sur la technologie, l'évolution des théâtres internationaux et la culture du renseignement ont partagé leurs conclusions avec tous les participants.

Il s’agit de créer les conditions optimales pour dynamiser le brainstorming entre nous. Il est donc essentiel de s'appuyer sur un réseau solide, où des projets communs sont entrepris et où les expériences et les idées sont partagées.

L'Université doit être le principal moteur de ces activités, tant les activités de formation que les activités de rapprochement avec la société.

Projet sur « Perceptions des jeunes européen sur les services de renseignement nationaux »

Le projet « Perceptions des jeunes européens sur les services de renseignement nationaux » est le premier projet de recherche mené collectivement, avec la participation des universités du réseau académique du CRE. L'objectif du projet est de réaliser une étude sur l'opinion que les jeunes européens ont de leurs services de renseignement et de sécurité, afin de mesurer dans quelle mesure les jeunes européens font confiance aux services de renseignement.

Le professeur Antonio Diaz (Université de Cadix), qui a dirigé un projet similaire au niveau national en 2018 en Espagne, coordonne ce projet en essayant d'extrapoler cette étude au niveau européen. Tous les membres sont invités à participer au projet, par l'intermédiaire des universités du réseau académique ou d'autres universités de leur pays spécialisées dans le domaine des connaissances en matière de renseignement. Des quotas seront établis pour le nombre d'entretiens par pays, sexe et tranche d'âge, en veillant à ce que l'échantillon national soit représentatif de la population du pays. Si nécessaire, des pondérations (ajustements) seront appliquées par sexe et âge en fonction de la répartition de la population adulte par pays (INE, Eurostat).

Plusieurs éléments sont couverts : éléments sociodémographiques, missions des agences de renseignement, pouvoir des agences de renseignement, confiance et contrôle. L'échantillon de population est composé de jeunes européens âgés de 16 à 30 ans. Les pays potentiels qui participeront couvrent différents types de régimes politiques, cultures politiques et zones géographiques. L'Espagne - Université de Cadix - sera le partenaire principal. La méthode utilisée est une enquête en ligne ciblant les adultes.

L'enquête est menée sur une période de 15 jours à compter de la date de réception des questionnaires par l'entreprise d'enquête. L'enquête comprendra 30 éléments, avec un temps de réponse estimé à 8-9 minutes. En raison de la structure institutionnelle variable d'un pays à l'autre, des décisions sont nécessaires pour déterminer les agences spécifiques qui devraient être au centre de l'enquête.

Ce projet est en cours d'élaboration en 2024 et les résultats devraient être disponibles en novembre prochain.