Bruxelles – ICE Academic Outreach n°2 : Vers une culture européenne commune du renseignement !

Près d’un an après le premier événement Outreach du Collège du renseignement en Europe (CRE) à Bruxelles, visant à promouvoir le Routledge Handbook on Disinformation rédigé par quatre de ses universitaires, le CRE a eu le plaisir d’organiser, lundi 31 mars, une deuxième activité du Réseau académique.

Accueilli par le Think Tank du ministère français des Armées (IRSEM) et son dynamique directeur, M. Philippe Perchoc, cet événement a servi de lancement pour la première réalisation majeure du tout nouveau Conseil consultatif académique du CRE : une édition spéciale de la revue internationale à comité de lecture International Journal of Intelligence and CounterIntelligence (IJICI) dirigée par Jan Goldman.

Le thème de ce numéro spécial, « Vers une culture européenne commune du renseignement ! », entre en résonnance parfaite avec les nouvelles stratégies de l’UE, lancées avec le rapport Niniistö et le concept de « Security Commission ».

L’événement, qui a mobilisé 60 participants malgré les grèves des transports, s’est articulé autour de deux actions principales, elles-mêmes précédées d’un café d’accueil :

  1. Une table ronde de haut niveau, portant sur la politique de renseignement, avec :
  1. M. Daniel Markic, directeur de l’EU INTCEN et du SIAC, représentant la communauté du renseignement stratégique de l’UE ;
  2. Mme Natalie Pauwels, chef d’unité à la DG Élargissement, représentant les clients de l’UE ;
  3. M. Bart Raeymaekers, chef de l’unité Sécurité à la DG HRS, représentant la communauté de sécurité de l’UE ;
  4. Modérée par le directeur du Secrétariat permanent du CRE.
  5. Un événement académique phare, modéré par la chercheuse Cristina Ivan, avec trois membres actifs du Conseil académique :
  1. Dr Ruben Arcos, président de la section des études sur le renseignement de l’International Studies Association (ISA) ;
  2. Dr D.H. Tuinier, des universités de Breda et de Leiden, représentant la communauté du renseignement des Pays-Bas et auteur d’une recherche sur le rôle de la confiance et des relations interpersonnelles dans les partenariats de renseignement ;
  3. Dr Irena Chiru, responsable du chapitre européen de l’International Association for Intelligence Education (IAFIE) et directrice de l’Académie roumaine du renseignement.

Lors de ce panel dynamique, les universitaires ont exploré l’avenir de l’éducation au renseignement en Europe.

Les intervenants ont partagé leurs perspectives sur :

  • Les programmes d’études conjoints européens en matière de renseignement ;
  • L’intégration de la technologie et de nouvelles perspectives dans la formation ;
  • Le renforcement de la résilience face aux menaces hybrides et aux défis cognitifs ;
  • L’impact de l’IA et des cadres éthiques dans l’éducation au renseignement.

Cette session a marqué une étape significative vers la conception d’un cadre collaboratif, résilient et prêt pour l’avenir de l’éducation au renseignement en Europe, réaffirmant la valeur du dialogue académique pour relever les défis de sécurité communs.

La table ronde de haut niveau a offert, avant une session interactive avec le public, l’occasion au directeur de l’EU INTCEN d’insister sur l’importance de la rapidité et du respect des délais (c.a.d fournir à temps un service, ici du renseignement, aux bons décideurs de manière protégée et digne de confiance), sur la demande accrue de renseignement à Bruxelles et sur l’impact croissant du renseignement, grâce aux briefings réguliers au HRVP, au COPS et aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Pour poursuivre cette dynamique, le renforcement du SIAC et de meilleurs moyens de communication sécurisés seront essentiels.

Mme Natalie Pauwels a développé sa vision éclairée sur la manière d’améliorer certains sujets précis, expliquant les besoins croissants en matière de sensibilisation à la sécurité, de formations ou de soutien en renseignement, et insistant sur les menaces FIMI dans les pays candidats.

M. Raeymaekers a souligné les besoins futurs en matière de renseignement d’un point de vue sécuritaire et a présenté, au nom d’Ilkka Salmi (DDG HRS), les plans futurs de la Commission pour plus de résilience et de sécurité. L’idée directrice est de passer d’une « mentalité de réaction » à une approche plus holistique, c.a.d un « cycle complet de sécurité ». À cette fin, la création du nouveau centre d’opérations de sécurité intégré (ISOC) sera essentielle.

Lors de la phase de questions-réponses, ont été entre autres abordés la nécessité de progresser en termes d’environnement sécurisé (création d’un environnement « de confiance » avec des moyens de communication interinstitutionnels fluides et sécurisés, des habilitations plus répandues, etc.), en termes de visibilité des organes de renseignement et de sécurité existants de l’UE et le besoin, tout aussi important, d’un programme de formation solide.

Comme vous le voyez, une discussion importante pour le Collège du renseignement en Europe, qui travaille déjà avec la Single Intelligence Analysis Capacity ((SIAC, qui regroupe l’EU INTCEN et son homologue militaire), ainsi qu’avec les différentes branches de sécurité de l’UE et avec le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) !

Les conclusions de cette table ronde particulièrement dense et de haute qualité sur la politique de renseignement, les leçons tirées de l’édition spéciale de la revue IJICI, et les conclusions du débat scientifique sur la manière de mieux utiliser les structures existantes du CESD et du CRE pour renforcer la culture commune nécessaire, ont permis de nourrir un débat académique très riche et utile !

Merci à tous les participants, fidèles à leur engagement malgré les grèves, et un grand merci à l’équipe Europe de l’IRSEM, sans qui cet événement n’aurait pas eu lieu !