Evénements

Un 27 ème Etat membre !

Le souhait de notre partenaire slovaque de rejoindre le Collège du Renseignement en tant que membre à part entière s’est concrétisé par la signature de la LOI par le directeur général du SIS (Slovak Information Service – Slovenské Informačni Služby), monsieur Pavol Gašpar, le mardi 27 mai dans les locaux du secrétariat permanent.

Monsieur Pavol Gašpar était accompagné de son directeur général adjoint et de deux de ses cadres. Le Secrétariat permanent était représenté par monsieur Arnaud Coupry, directeur adjoint, et par deux conseillers du Collège.

Les échanges ont permis à la délégation slovaque, outre sa satisfaction de devenir un membre du Collège, de manifester son grand intérêt à participer activement à nos activités tant en envoyant des auditeurs que des intervenants. De plus, le SP a encouragé le SIS à identifier et proposer des thématiques de séminaires ou de cours. A cet égard, il a été précisé que l’organisation d’événements à plusieurs états membres était une solution pratique permettant de faciliter la prise en charge logistique.

Depuis 2022, 4 Etats partenaires, Slovaquie comprise, ont demandé à devenir membres à part entière et un nouveau pays partenaire (la Moldavie) a rejoint le Collège.

Pour information, le Secrétariat Permanent a communiqué sur sa page LinkedIn officielle :

https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7333146166173323264

Bruxelles – ICE Academic Outreach n°2 : Vers une culture européenne commune du renseignement !

Près d’un an après le premier événement Outreach du Collège du renseignement en Europe (CRE) à Bruxelles, visant à promouvoir le Routledge Handbook on Disinformation rédigé par quatre de ses universitaires, le CRE a eu le plaisir d’organiser, lundi 31 mars, une deuxième activité du Réseau académique.

Accueilli par le Think Tank du ministère français des Armées (IRSEM) et son dynamique directeur, M. Philippe Perchoc, cet événement a servi de lancement pour la première réalisation majeure du tout nouveau Conseil consultatif académique du CRE : une édition spéciale de la revue internationale à comité de lecture International Journal of Intelligence and CounterIntelligence (IJICI) dirigée par Jan Goldman.

Le thème de ce numéro spécial, « Vers une culture européenne commune du renseignement ! », entre en résonnance parfaite avec les nouvelles stratégies de l’UE, lancées avec le rapport Niniistö et le concept de « Security Commission ».

L’événement, qui a mobilisé 60 participants malgré les grèves des transports, s’est articulé autour de deux actions principales, elles-mêmes précédées d’un café d’accueil :

  1. Une table ronde de haut niveau, portant sur la politique de renseignement, avec :
  1. M. Daniel Markic, directeur de l’EU INTCEN et du SIAC, représentant la communauté du renseignement stratégique de l’UE ;
  2. Mme Natalie Pauwels, chef d’unité à la DG Élargissement, représentant les clients de l’UE ;
  3. M. Bart Raeymaekers, chef de l’unité Sécurité à la DG HRS, représentant la communauté de sécurité de l’UE ;
  4. Modérée par le directeur du Secrétariat permanent du CRE.
  5. Un événement académique phare, modéré par la chercheuse Cristina Ivan, avec trois membres actifs du Conseil académique :
  1. Dr Ruben Arcos, président de la section des études sur le renseignement de l’International Studies Association (ISA) ;
  2. Dr D.H. Tuinier, des universités de Breda et de Leiden, représentant la communauté du renseignement des Pays-Bas et auteur d’une recherche sur le rôle de la confiance et des relations interpersonnelles dans les partenariats de renseignement ;
  3. Dr Irena Chiru, responsable du chapitre européen de l’International Association for Intelligence Education (IAFIE) et directrice de l’Académie roumaine du renseignement.

Lors de ce panel dynamique, les universitaires ont exploré l’avenir de l’éducation au renseignement en Europe.

Les intervenants ont partagé leurs perspectives sur :

  • Les programmes d’études conjoints européens en matière de renseignement ;
  • L’intégration de la technologie et de nouvelles perspectives dans la formation ;
  • Le renforcement de la résilience face aux menaces hybrides et aux défis cognitifs ;
  • L’impact de l’IA et des cadres éthiques dans l’éducation au renseignement.

Cette session a marqué une étape significative vers la conception d’un cadre collaboratif, résilient et prêt pour l’avenir de l’éducation au renseignement en Europe, réaffirmant la valeur du dialogue académique pour relever les défis de sécurité communs.

La table ronde de haut niveau a offert, avant une session interactive avec le public, l’occasion au directeur de l’EU INTCEN d’insister sur l’importance de la rapidité et du respect des délais (c.a.d fournir à temps un service, ici du renseignement, aux bons décideurs de manière protégée et digne de confiance), sur la demande accrue de renseignement à Bruxelles et sur l’impact croissant du renseignement, grâce aux briefings réguliers au HRVP, au COPS et aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Pour poursuivre cette dynamique, le renforcement du SIAC et de meilleurs moyens de communication sécurisés seront essentiels.

Mme Natalie Pauwels a développé sa vision éclairée sur la manière d’améliorer certains sujets précis, expliquant les besoins croissants en matière de sensibilisation à la sécurité, de formations ou de soutien en renseignement, et insistant sur les menaces FIMI dans les pays candidats.

M. Raeymaekers a souligné les besoins futurs en matière de renseignement d’un point de vue sécuritaire et a présenté, au nom d’Ilkka Salmi (DDG HRS), les plans futurs de la Commission pour plus de résilience et de sécurité. L’idée directrice est de passer d’une « mentalité de réaction » à une approche plus holistique, c.a.d un « cycle complet de sécurité ». À cette fin, la création du nouveau centre d’opérations de sécurité intégré (ISOC) sera essentielle.

Lors de la phase de questions-réponses, ont été entre autres abordés la nécessité de progresser en termes d’environnement sécurisé (création d’un environnement « de confiance » avec des moyens de communication interinstitutionnels fluides et sécurisés, des habilitations plus répandues, etc.), en termes de visibilité des organes de renseignement et de sécurité existants de l’UE et le besoin, tout aussi important, d’un programme de formation solide.

Comme vous le voyez, une discussion importante pour le Collège du renseignement en Europe, qui travaille déjà avec la Single Intelligence Analysis Capacity ((SIAC, qui regroupe l’EU INTCEN et son homologue militaire), ainsi qu’avec les différentes branches de sécurité de l’UE et avec le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) !

Les conclusions de cette table ronde particulièrement dense et de haute qualité sur la politique de renseignement, les leçons tirées de l’édition spéciale de la revue IJICI, et les conclusions du débat scientifique sur la manière de mieux utiliser les structures existantes du CESD et du CRE pour renforcer la culture commune nécessaire, ont permis de nourrir un débat académique très riche et utile !

Merci à tous les participants, fidèles à leur engagement malgré les grèves, et un grand merci à l’équipe Europe de l’IRSEM, sans qui cet événement n’aurait pas eu lieu !

Du 11 au 13 mars 2025, le Collège du renseignement en Europe (CRE) a eu l'honneur de participer au Paris Defence and Strategy Forum (PDSF), un événement international majeur dédié à la sécurité et à la défense européennes.

Organisé par l'Académie de défense de l'École militaire (ACADEM), le PDSF est une plateforme stratégique de premier plan favorisant les discussions interdisciplinaires sur les défis géopolitiques, sécuritaires et technologiques contemporains.

Fort du succès de sa première participation l'année précédente, le CREa joué un rôle actif lors de cette édition 2025 en contribuant de trois manières principales :

  1. Espace d'exposition : le CRE a tenu un stand interactif, engageant un large public composé de professionnels, de décideurs politiques et d'universitaires, afin de promouvoir le dialogue sur la coopération en matière de renseignement et la sécurité européenne.
  2. Discours d'ouverture : Le Dr Gerhard Conrad, ancien haut responsable du renseignement allemand, ex-directeur du centre de fusion du renseignement civil de l'UE (EU INTCEN) et actuel conseiller en renseignement et sécurité de la Conférence de Munich sur la sécurité, a prononcé l'un des discours d'ouverture. Il a souligné l'engagement du CRE à renforcer la coopération européenne en matière de renseignement, affirmant qu'une défense et une sécurité européennes solides ne peuvent exister sans une coopération renforcée en renseignement et une culture commune. Il a insisté sur l'importance d'utiliser d'abord les structures existantes, telles que la Capacité unique d'analyse du renseignement (SIAC) et le Centre satellitaire de l'UE (SATCEN), avant d'envisager la création de nouvelles structures. Qui ne seraient pas pleinement opérationnelles avant 18 à 36 mois.
  3. Table ronde « Jeunesse et Renseignement » : LE CRE a organisé une table ronde dynamique mettant en lumière le rôle essentiel des jeunes professionnels dans l'avenir de la coopération européenne en matière de renseignement. Modérée par le Dr Cristina Ivan, professeur à l'Académie nationale roumaine de renseignement (ANIMV) et membre de l'Association internationale pour l'éducation au renseignement (IAFIE), la session a présenté plusieurs initiatives visant à sensibiliser et à éduquer les jeunes au renseignement :
  1. Le concours lituanien « Officier de renseignement pendant une semaine », parrainé par le secrétariat du CRE, et le programme « Retour à l'école », permettant aux jeunes professionnels du renseignement et de la sécurité de présenter leur métier dans leur ancien établissement scolaire.
  2. Les nombreuses initiatives italiennes d'éducation et de sensibilisation destinées aux élèves du secondaire et du collège.
  3. Les programmes de formation mis en place au Collège d'Europe pour renforcer la sensibilisation au renseignement et à la sécurité auprès des futurs administrateurs de l'UE.
  4. Les diverses études universitaires menées en Europe.

Parmi les intervenants de la table ronde figuraient :

  • Le Dr Ruben Arcos, professeur à l'Université Rey Juan Carlos de Madrid et au Collège d'Europe de Bruges, représentant espagnol à l'IAFIE et, depuis mars, président de la section des études sur le renseignement de l'International Studies Association (ISA), également membre actif du Conseil consultatif académique du CRE.
  • Un membre italien de l'Académie nationale de renseignement.
  • Les lauréats du concours lituanien « Officier de renseignement pendant une semaine », une compétition exigeante existant depuis cinq ans parmi les meilleurs étudiants de l'Université de Vilnius.

De plus, le Dr Gerhard Conrad a été invité à participer à une interview enregistrée du « Café Stratégique », alimentant un podcast sur la structure du renseignement de l'UE qui sera largement accessible dans les prochains jours.

Perspectives d'avenir

Le PDSF continue de s'imposer comme une plateforme clé pour la réflexion stratégique européenne, et le CRE est fier de contribuer à ces discussions cruciales grâce à la mobilisation de son réseau académique. Le CRE rejoindra, en tant que partenaire officiel, l'ACADEM dans les semaines à venir, illustrant l'intérêt de conjuguer les forces au niveau européen pour atteindre une masse critique.

En attendant le PDSF 2026, nous restons déterminés à renforcer la coopération entre nos membres, à promouvoir l'éducation européenne au renseignement et à engager la prochaine génération. Cela contribuera à renforcer une culture stratégique commune du renseignement et un esprit de partenariat plus naturel en Europe, à l'image de ce qu'ont permis Erasmus ou EMILYO.

À l'année prochaine au PDSF 2026 !

Discours du 5ème anniversaire par le Coordonnateur National du Renseignement

En ce 5ème anniversaire du lancement à Paris du Collège du Renseignement en Europe, collège créé sur initiative du Président de la République, le Préfet Pascal Mailhos a prononcé le discours suivant lors de la réception donnée en l’Hôtel de Marigny pour les représentants des communautés de renseignement européennes présents à Paris pour le Comité Directeur du Collège.

Cliquez ici pour consulter le discours du Préfet Pascal Mailhos.

Prix italien « Thèse pour la sécurité nationale ». Clôture de la sixième édition

Le 10 décembre dernier, à Rome, au siège de la Coordination (ou «  système de renseignement italien »), s'est tenue la sixième édition de la cérémonie de remise du prix « Thèse pour la sécurité nationale », promue par le Département du renseignement de sécurité (DIS). L'événement s’est déroulé en présence d’Alfredo Mantovano, sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil des ministres & Autorité déléguée pour la sécurité de la République, de la Directrice générale du DIS, Elisabetta Belloni, et des directeurs des agences de renseignement italiennes.

Ce prix vise à rapprocher la jeune génération du monde du renseignement, en promouvant et en encourageant les études sur des sujets liés à la sécurité nationale.

Il a été lancé en 2014 dans le cadre d’un programme de promotion de la culture de sécurité. Au fil du temps, le concours a connu une implication croissante du monde universitaire et est devenu une initiative annuelle : plus de 100 diplômés récents de plus de 40 universités nationales y ont participé.

Cette initiative représente un signe supplémentaire de l'ouverture du Renseignement au monde extérieur et de la solidité de ses relations avec la société civile et le milieu universitaire.

Lors de cette édition (2023-2024), 7 participants ont été récompensés par un prix d'une valeur de

2 500 € chacun pour le meilleur mémoire de master, noté pas moins de 105/110, sur les sujets suivants, entre autres : géopolitique et relations internationales ; menaces pour la sécurité nationale ; droit, doctrine et histoire du renseignement ; sécurité économique et financière.

Voici les lauréats sélectionnés par un comité interne :

• Samuele Bernardi, Université de Pise, « De l'autonomie stratégique de l'UE à l'ordre public et à la sécurité de l'UE. Vers l'élaboration d'une « sécurité stratégique de l'UE » ? » ;

• Roberto Colle, Université de Trente, « Contrôle démocratique des services d'information et de sécurité : Aspects historiques et comparatifs d'une problématique actuelle » ;

• Edoardo Liberati, Université Sapienza de Rome, « Extracteur flou efficace, réutilisable et à haute tolérance aux erreurs pour les fonctions physiques non clonables » ;

• Alessandro Lotto, Université de Padoue, BARON : « Authentification des stations de base via le réseau central pour la gestion de la mobilité dans les réseaux 5G » ;

• Matteo Marras, Université de Turin, « La défense des intérêts nationaux et les investissements chinois en Italie » ;

• Martina Serao, Université de Rome Tre, « La concurrence stratégique entre l'Union européenne et la Fédération de Russie : une analyse d'évaluation nette » ;

• Maria Vittoria Zucca, Université de Trente, « Cybercriminalité dans le secteur de la santé : histoire, diagnostic et pronostic d'une « maladie » informatique ».

La septième édition du Prix est en cours et vous pouvez la retrouver sur le site Internet des services de renseignement italiens www.sicurezzanazionale.gov.it.

Entretien avec l'ancienne directrice du CRE, Yasmine Gouédard

1 - Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers le CRE, et qu'est-ce qui vous a motivé à assumer le rôle de Directeur du Secrétariat Permanent ?

Être la première candidate au poste de Directeur du Secrétariat permanent du Collège du Renseignement en Europe (CRE) a été, pour moi, un grand honneur et une expérience inoubliable.

J’ai accepté cette candidature avec beaucoup d’humilité, mais avec surtout beaucoup d’enthousiasme.

Inscrit dans la droite ligne du discours de la Sorbonne de 2017, que je continue à considérer comme l’un des plus importants discours de ces dernières années sur l’Europe, le projet de Collège du Renseignement en Europe, qui réunit aujourd’hui près d’une trentaine de pays, est non seulement un défi, mais aussi une très grande ambition. Avec le recul, lorsqu’il m’arrive de penser à mes 2 années à la tête du Secrétariat permanent du Collège du Renseignement en Europe, je suis fière d’avoir participé à cette aventure et d’avoir accompagné le Collège dans ses premiers pas.

2 - Avec du recul, quels considérez-vous comme les plus grandes réalisations du CRE durant votre mandat en tant que Directeur ? Y a-t-il des initiatives ou des développements spécifiques que vous avez trouvés particulièrement marquants ?

En tout premier lieu, je souhaite rendre hommage à ceux qui ont été nos précurseurs dans le lancement du projet. A la suite du discours de la Sorbonne, il a fallu donner vie à un projet inédit et sans précédent. Cette équipe de précurseurs a su relever le défi, avec beaucoup de courage et d’investissement. Nous ne devons pas oublier ce que nous leur devons.

Pour ma part, j’ai pris mes fonctions alors que nous étions encore très fragilisés par la pandémie Covid. Le vrai défi a été de consolider le projet dans un contexte qui ne permettait ni les voyages ni une véritable mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés.

Grâce à la petite équipe réunie à mes côtés, dont je souhaite saluer le travail et l’extraordinaire résilience, nous avons été au-devant de chacun de nos interlocuteurs (en utilisant tous les moyens à notre disposition, mails, appels téléphoniques, vidéo conférences), afin d’expliquer le projet, ses enjeux, les différentes étapes-clé, mais aussi notre stratégie.

L’initiation de ce dialogue, bâti sur la confiance et l’empathie, nous a permis, dès la levée des derniers obstacles liés au Covid, de lancer rapidement séminaires, conférences, et publications.

Pendant la durée de mon mandat, nous avons construit le site internet. Nous avons organisé, à Paris, le premier comité de pilotage du Collège. Nous avons pris une part active au Forum « Fabrique Défense » et pu ainsi présenter, à de très nombreux jeunes, le rôle du collège dans la construction d’une culture stratégique autonome en Europe. Nous avons enfin, à l’occasion de cet événement, organisé une table ronde, en présence de hauts responsables des services de renseignement et du Coordinateur à l’occasion de cet événement national du renseignement et de la lutte antiterroriste, M. Laurent Nunez.

Je n’oublie pas mon dialogue initié avec l’IFRI pour le lancement d’un cycle de conférences autour du renseignement et je suis fière de voir ce projet désormais concrétisé, tout comme je suis fière de voir la collaboration aujourd’hui active entre des structures universitaires et le Collège. Je sais l’important travail conduit pour parvenir à cet objectif et le Secrétariat permanent ne peut qu’être reconnaissant vis-à-vis de tous ceux qui se sont investis sur ce dossier sensible.

3 – Coordonner 31 pays et leurs services de renseignement respectifs au sein d'une institution nouvellement créée n'est pas une mince affaire. De votre point de vue, quel a été l'aspect le plus difficile de cette coordination et qu'est-ce qui vous a le plus impressionné ?

Oui, coordonner les services de renseignement de plus d’une trentaine de pays n’est pas une mince affaire. Je pense toutefois qu’il est plus facile de coordonner des services de renseignement que d’autres services de l’État, car quelles que soient nos différences « idéologiques », nous parlons, malgré tout, la même langue et faisons face, aujourd’hui, aux mêmes défis et mêmes menaces.

Il a fallu bien sûr convaincre ceux qui avaient quelque interrogation sur le bien-fondé du Collège, mais ce qui l’a emporté, c’est une prise de conscience collective du rôle que les services de renseignement, par-delà leurs missions opérationnelles, ont à jouer dans la construction de notre Europe politique et d’une vision stratégique commune.

Au travers des nombreux échanges que j’ai eus pendant mon mandat à la tête du Secrétariat permanent, ce qui m’a sans nul doute le plus impressionnée, c’est la qualité des hommes et des femmes qu’il m’a été donné de rencontrer. J’ai découvert des cultures que je ne connaissais pas, celles notamment des pays de l’Europe du Nord, dont je veux saluer ici la justesse des analyses. J’ai vu l’engagement et l’investissement de très hauts responsables, de la Croatie qui occupait la présidence du Collège à mon arrivée et m’a apportée un soutien indéfectible, de l’Italie qui a repris la présidence un peu avant mon départ avec un sérieux que je veux saluer ici, de la Roumanie et de l’Espagne investies d’une manière incroyable en particulier sur le dossier universitaire. Je n’oublie pas l’Allemagne dont le rôle dans la phase initiale du projet a été déterminant.

Je veux ici adresser mes plus sincères remerciements à tous ceux qui m’ont apporté leur soutien et qui, par leur engagement, leur humilité mais aussi la force de leurs convictions, ont donné du sens à mes combats.

4 – Quels conseils donneriez-vous pour continuer à développer et renforcer la culture du renseignement européen ?

Nous devons investir dans la jeunesse et tout ce qui peut être fait pour créer des synergies entre cadres de même génération ne peut qu’être bénéfique pour renforcer une culture commune du renseignement. Les programmes de formation qui se développent aujourd’hui au sein du Collège sont une chance et un gage de succès pour notre projet.

Nous devons aussi inventer, inventer des sujets de synergie, inventer de nouveaux modes opératoires au sein du Collège, inventer de nouveaux outils pour renforcer notre cohésion. Comme l’écrit le philologue et philosophe Heinz Wismann, « l’Europe n’appartient qu’à ceux qui osent la réinventer » et le monde du renseignement est au premier chef concerné.

Les actions conduites par le Collège sont encourageantes et porteuses d’avenir. Je ne puis que féliciter mon successeur et l’équipe aux commandes du Secrétariat permanent pour tout le chemin parcouru au cours de ces bientôt 3 dernières années.

5 – Quelle est votre vision pour l'avenir du CRE et qu'espérez-vous qu'il accomplisse dans les années à venir ?

Les bouleversements auxquels notre monde est aujourd’hui confronté impactent en profondeur les services de renseignement.  Le Collège du Renseignement en Europe doit être un outil pour accompagner ces évolutions et les ruptures dont nous sommes témoins.

Il doit s’imposer comme point de passage obligé dans le parcours des cadres du renseignement en Europe et devenir, à terme, une véritable école d’État-Major du renseignement européen (je dis bien renseignement européen). Mais notre ambition doit aller au-delà. Le Collège du renseignement peut aussi jouer un rôle d’éclaireur. Face à une actualité qui conduit à négliger les thématiques du futur, le Collège doit sortir des sentiers battus, anticiper et imaginer l’inimaginable. Nos différents angles de vision, nos différentes cultures, les différentes histoires qui nous ont façonnés sont un fantastique atout pour penser ensemble l’avenir et nous réinventer face au monde extérieur. Face à ce grand défi, les services de renseignement européens sont plus que jamais des acteurs à part entière et, à ce titre, le Collège du Renseignement en Europe mérite toute l’attention que nous lui portons.

Un double anniversaire mémorable !

Le projet Semaine du Renseignement, conçu par Margarita Šešelgytė, Directrice de l’Institut des Relations Internationales et des Sciences Politiques (IIRPS) de Vilnius, célèbre sa 5ᵉ année d’existence ! Cinq années de succès et d’améliorations continues ! Cette remarquable initiative de sensibilisation permet aux étudiants en licence (BA) de mieux comprendre le fonctionnement du renseignement, son rôle pour sécuriser et protéger leur nation ainsi que notre culture démocratique européenne. De plus, elle leur offre l’opportunité d’apprendre comment rédiger et présenter un rapport de renseignement ou un briefing destiné à des décideurs.
Cet exercice leur permet de saisir la différence entre un article de presse et un rapport d’analyse « renseignement »que, avec tous les défis, les exigences d’expertise et de savoir-faire qui y sont associés. Même s’ils ne rejoignent pas un service de renseignement ou de sécurité, cette expérience leur sera utile, ne serait-ce qu’en tant que citoyens éclairés, ou pour certains, en tant que futurs clieznts, c’est-à-dire en tant que consommateurs de renseignement.

 Le Collège du Renseignement en Europe (CRE) est associé au projet presque depuis ses débuts, le CRE ayant notamment invité Margarita Šešelgytė à l’événement La Fabrique Défense en janvier 2022. Il est fier de participer à cette initiative et de la soutenir.   Le Secrétariat Permanent du CRE (SP CRE) fait partie, en compagnie du Vice-Ministre des Affaires Étrangères Jonas Survila, de l’Ambassadeur des Pays-Bas de et membres du Service de Sécurité et de Renseignement lituanien (VSD), du jury de sélection.  

À l’occasion du 5ᵉ anniversaire de la fondation du Collège du Renseignement en 2024, SP CRE a le plaisir d’offrir au meilleur groupe d’étudiants le Premier Prix : une invitation à Paris pour participer au Forum Paris Défense Sécurité 2025 (PDSF 2025), qui se tiendra début mars 2025 et sera organisé par l’ACADEM (Académie de défense de l'École militaire) française.   Une initiative remarquable de sensibilisation qui contribue à bâtir une culture européenne du renseignement plus solide, et qui gagnerait, dans l’idéal, à être reproduite dans d’autres pays !  

Evénement de Sensibilisation du Collège du Renseignement en Europe (CRE): Les Services de Renseignement et l’Union Européenne

Renforcement de la Coopération Européenne en Matière de Sécurité et de Renseignement

Le 24 octobre 2024, le Centro Nacional de Inteligencia (CNI) et le Collège du Renseignement en Europe (ICE) ont organisé un événement de sensibilisation à l’École Royale Militaire de Bruxelles, réunissant des responsables clés de l’UE, des Points de Contact Nationaux (POC) des États membres de l’ICE, des représentants des services de renseignement et des experts influents de groupes de réflexion. Cet événement a offert une plateforme permettant aux hauts responsables et dirigeants du renseignement de discuter du rôle évolutif du renseignement dans l’Union Européenne, en mettant l’accent sur sa valeur stratégique dans la prise de décision ainsi que sur les cadres de collaboration au sein de l’UE.

La journée a débuté par des discours de bienvenue de M. Arturo Relanzón, Secrétaire Général du CNI, et de M. François Fischer, Directeur du Secrétariat Permanent de l’ICE. Tous deux ont souligné la pertinence et l’actualité de cette conférence, la première tenue à Bruxelles sur les services de renseignement et les institutions européennes, alors que l’avenir de la SIAC (1), avec une vision axée sur le "Renforcement de la SIAC", ainsi que le rapport Niinistö devaient être débattus (2).

La conférence elle-même s’est organisée principalement autour de trois tables rondes de haut niveau, modérées par l’ancien ASG Renseignement de l’OTAN Freytag von Loringhoven, le Directeur de l’ICE.PS et le Secrétaire Général du CNI, suivies d’une intervention stratégique du Secrétaire Général du SEAE.

La première table ronde du matin a examiné l’évolution fonctionnelle du renseignement de l’UE, depuis SITCEN jusqu’à INTCEN et la Capacité d’Analyse Unique de Renseignement (SIAC), avant de se concentrer sur les besoins de l’UE et les moyens d’assurer une redistribution rapide du renseignement vers toutes les institutions pertinentes de l’UE, et non uniquement vers le SEAE ou le COPS. Les deux directeurs de la SIAC, M. Daniel Markic et le Général Baev, ont également insisté, à un moment où le partenariat avec les pays partageant les mêmes valeurs se renforce, que ce soit au sein de l’OTAN ou dans des formats bilatéraux, sur la nécessité de maintenir la SIAC comme point d’entrée unique pour le renseignement stratégique.

La deuxième table ronde a permis à trois principaux utilisateurs du renseignement au sein de l’UE – M. Bartjan Wegter, Coordinateur CT de l’UE, M. Ilkka Salmi, DDG de la Commission en charge de la Sécurité, et M. Francisco Fontan, Chef de Cabinet du HRVP – d’exprimer leurs besoins et observations.

Dans ces deux tables rondes, l’importance du renseignement pour les décideurs de l’UE a été mise en avant. Les panélistes ont partagé leurs perspectives sur le renforcement de la confiance entre les États membres et entre ceux-ci et les institutions. Les discussions sur la nécessité de s’adapter au rythme des politiques, pour assurer la pertinence et la rapidité des informations, ont mené à de nouvelles idées, notamment sur l’intérêt d’informer directement les hauts décideurs de l’UE, comme la SIAC a commencé à le faire.

La session de l’après-midi a permis aux Directeurs Généraux de Lituanie ainsi qu’aux adjoints des DGs de Belgique et de France de souligner la complémentarité des services de renseignement internes, externes et militaires, un point fort du concept de la SIAC.

M. Stefano Sannino, Secrétaire Général du SEAE, a ensuite prononcé le dernier discours de cette conférence très dense, offrant une perspective prospective sur la sécurité de l’UE, insistant sur la nécessité de s’adapter au nouvel "écosystème" de l’UE, c’est-à-dire le nouveau paradigme européen de la sécurité en termes de défense militaire et de sécurité, de sécurité économique et sur le besoin d’une approche "sociétale globale" pour faire face à toutes les menaces. Entre autres, il a remercié les services des États membres pour leurs contributions, via les évaluations de la menace de l’UE, au Boussole Stratégique.

Cet événement de sensibilisation de l’ICE, très opportun, a souligné l’engagement de l’UE à promouvoir une communauté de renseignement plus unie par la confiance et la collaboration. L’importance pour les services de renseignement et de sécurité d’être davantage entendus à Bruxelles a également été soulignée par divers acteurs de l’UE.

En prélude notable, le 23 octobre, l’ICE et la SIAC ont signé une lettre d’intention visant à renforcer leur coopération, réaffirmant ainsi leur engagement envers une formation commune et un soutien opérationnel partagé, et soulignant l’unité de la communauté du renseignement à Bruxelles.

L’ICE.PS remercie ici la Présidence espagnole ainsi que nos amis belges pour toute leur mobilisation visant à assurer le plein succès de cette première conférence à Bruxelles sur ce sujet ; une conférence qui s’appuie sur l’expérience acquise lors de la première conférence de l’École Royale Militaire organisée par la VSSE les 31 mai et 1er juin 2023, ainsi que lors de la conférence organisée à Madrid les 19-20 septembre 2023 avec le plein soutien de la Fondation Ortega y Gasset.

(1) La Capacité d’Analyse Unique de Renseignement civ/mil, regroupant les forces de l’INTCEN civil de l’UE et de l’EUMS.INT militaire

(2) Malgré quelques premières fuites dans la presse les jours précédant la conférence, le rapport rédigé par l'ancien président finlandais a été publié cinq jours après la conférence.

Veuillez trouver ici les remarques de clôture de M. Arturo Relanzón, Secrétaire Général du CNI.

CRE et SIAC : Coopération future

Le 23 octobre, à l'École Royale Militaire (ERM) à Bruxelles, le Collège de Renseignement en Europe (CRE) et les directeurs de la Single Intelligence Analysis Capacity (SIAC), le Général Baev de l'EUMS.INT et le Directeur D. Markic, ont signé une lettre d'intention de coopération.

Cet accord fait suite à une série de sessions de formation offertes par le Collège de Renseignement (CRE) au SIAC, y compris un cours collaboratif spécialement conçu pour les analystes du SIAC. Il témoigne d'une nouvelle fois de l'unité au sein de notre communauté du renseignement et de la sécurité, soulignant notre engagement à renforcer le SIAC.

La cérémonie de signature était l'un des trois événements majeurs qui ont mis en lumière les avancées et la maturité du CRE alors que nous célébrons son cinquième anniversaire. Cet événement s'est déroulé parallèlement à la participation du CRE au Forum Défense & Sécurité de Paris 2024 et à notre Conférence du Réseau Académique à Salamanque.

Sur une note plus personnelle, le directeur du Secrétariat Permanent du CRE se souvient d'avoir été présent à Paris en mars 2019 en tant que Chef de Division de l'UE, agissant comme le député du Directeur et l'un des gestionnaires du SIAC lors du lancement du Collège de Renseignement par le Président français, en présence de hauts responsables et de leurs adjoints des différents services de renseignement européens. Qui aurait pu imaginer qu'après cinq ans, l'ancien Directeur adjoint de l'INTCEN signerait un tel accord avec les Directeurs du SIAC en tant que Directeur du Secrétariat Permanent ?

La signature a eu lieu en présence de nombreux représentants de haut rang du renseignement et de la sécurité, juste avant le lancement de la première Conférence de Bruxelles sur "Le renseignement européen et les institutions de l'Union européenne".

Nous tenons à exprimer notre gratitude à tous les 26 pays membres du CRE, à la Présidence espagnole du CRE, à la Norvège, notre prochaine Présidence, ainsi qu'à nos amis belges pour leur soutien inestimable à cet événement.

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre événement précédent à l'École Royale Militaire, cliquez ici.

ANIMV et CESD: Cours avancé pour experts sur les menaces hybrides à Bucarest

Semaine 43, l'Académie de Renseignement Roumaine « Mihai Viteazul » (ANIMV) et l'École Doctorale du Collège Européen de Sécurité et de Défense (CESD) ont organisé un cours avancé pour experts sur les Menaces hybrides à Bucarest de grande qualité et très dynamique.

Ce cours, ouvert aux étudiants de l'École Doctorale du CESD ainsi qu'aux praticiens du renseignement des États membres et des institutions de l'UE, était d'une qualité impressionnante !

Le Secrétariat Permanent du Collège du Renseignement en Europe (SP.CRE), partenaire associé du réseau CESD, déjà invité en juillet 2022 à la conférence annuelle de l'École Doctorale du CESD, a été plus que ravi de soutenir cette initiative reliant expertise académique et renseignement sur ce type de menaces complexes !

Après avoir présenté l'organisation du renseignement et de la sécurité de l'UE, notamment sur les Menaces hybrides et sur la Cellule de Fusion Hybride de l'UE (EU HFC, créée en 2016 au sein de l'UE INTCEN), le Directeur du SP.CRE a insisté sur l'impact de cette thématique hybride sur le dispositif de renseignement de l'UE d'une part et sur la coopération UE-OTAN d'autre part. Ensuite, de manière plus concise, il a expliqué le rôle possible du CRE dans la construction d'une meilleure culture stratégique européenne, une nécessité pour face aux menaces hybrides.

La grande qualité des participants a rendu ce cours avancé d'experts particulièrement dynamique et interactif !

Félicitations à l'ANIMV et à l'École Doctorale du CESD pour ce cours avancé destiné aux experts!